Il existe deux grandes approches de la maintenance industrielle : la maintenance préventive et la maintenance corrective – chacune d’elles étant composée de sous-catégories. Ces deux axes ne s’opposent pas, ni ne s’excluent. Au contraire, une stratégie de maintenance industrielle efficace doit reposer sur un mix de ces techniques afin d’obtenir les meilleurs résultats, dans un budget maîtrisé. Le recours au dispositif des certificats d’économies d’énergie (CEE), peut d’ailleurs favoriser la maîtrise des dépenses.
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Les principaux types de maintenance industrielle
La maintenance corrective
La maintenance corrective intervient après la défaillance ou la panne d’un équipement. Elle consiste à réparer, à restaurer à l’état antérieur ou à remplacer le(s) composant(s) défectueux ou l’équipement pour rétablir le fonctionnement normal.
Maintenance palliative
Il s’agit de trouver une solution de transition, une alternative au fonctionnement classique, afin que l’équipement fonctionne relativement normalement.
Cette technique permet d’éviter de stopper l’activité jusqu’à la résolution complète du problème. En revanche, elle implique de programmer une intervention rapidement.
Maintenance curative
C’est la réparation définitive des sources de pannes. En fonction du niveau de gravité de la panne, majeur ou mineur, le matériel est remplacé totalement ou partiellement.
Cette approche est souvent inévitable, malgré les désagréments qu’elle entraîne : arrêt imprévu de la production, coûts de réparation élevés, et parfois même des conséquences sur la sécurité des employés.
La maintenance préventive
Contrairement à la maintenance corrective, la maintenance préventive repose sur une démarche proactive : l’anticipation des pannes et des défaillances techniques.
Maintenance systématique
Dans le cadre de la maintenance systématique, le calendrier des opérations de maintenance est fixe et périodique. Il est établi en combinant différentes informations (réglementation, retours d’expérience, rapports des machines, les préconisations des constructeurs…).
La maintenance systématique permet de prolonger la durée de vie des équipements et de réduire les coûts liés aux arrêts de production inattendus. Toutefois, elle peut mener à des interventions inutiles ou prématurées si les défaillances ne sont pas encore proches, puisqu’elle ne se base pas sur l’état réel des équipements.
Maintenance conditionnelle
Très proche de la maintenance prédictive, la maintenance conditionnelle s’appuie sur la surveillance et l’évaluation des conditions en temps réel des équipements pour prédire les pannes avant qu’elles ne se produisent. Elle peut être réalisée de façon périodique ou continue.
La maintenance conditionnelle permet d’optimiser la durée de vie des équipements, mais aussi de choisir le meilleur moment pour procéder à l’intervention, en limitant les impacts sur la production.
Maintenance prévisionnelle ou prédictive
La maintenance prédictive est également basée sur l’analyse de données, cette fois relevées par des capteurs, pour prévenir les défaillances et les pannes.
Cette stratégie, bien qu’elle nécessite des investissements initiaux importants en technologies, permet d’optimiser les coûts et d’améliorer l’efficacité opérationnelle. Elle se base sur l’analyse de l’état réel de l’équipement, grâce à des technologies avancées d’IA et de machine learning, plutôt que sur des intervalles fixes, pour programmer les interventions d’entretien et de maintenance.
Mixer les techniques : une stratégie de maintenance industrielle efficace
Une obligation terrain
Aucune de ces approches de maintenance industrielle ne peut se suffire à elle-même. Tout d’abord, la maintenance curative est quasiment impossible à éliminer. C’est généralement celle qui coûte le plus cher sur le long terme. Elle n’est pas totalement évitable, même s’il est parfois possible de basculer sur une maintenance palliative.
La stratégie consistant à ne miser que sur la maintenance préventive pour gérer son outil industriel limiterait les risques de pannes et d’arrêts de production. En revanche, elle entraînerait des dépenses non nécessaires, puisque des interventions seraient réalisées à une échéance ne correspondant pas à la situation réelle des équipements.
Des avantages concrets
Améliorer la productivité
Le mix entre maintenance préventive et prédictive permet d’anticiper les pannes tout en évitant des arrêts coûteux. Les équipements critiques peuvent ainsi faire l’objet d’une maintenance conditionnelle garantissant une disponibilité maximale et des coûts maîtrisés.
Réduire les coûts
Une stratégie mixte permet d’équilibrer les investissements entre les technologies de surveillance (pour la maintenance prédictive) et les actions correctives ou préventives. C’est un moyen d’optimiser les ressources tout en réduisant les risques de pertes liés aux arrêts de production imprévus.
Renforcer la sécurité
En combinant la maintenance conditionnelle avec des interventions planifiées, les défaillances susceptibles de présenter un risque pour la sécurité des collaborateurs ou pour l’environnement sont mieux maîtrisées.
Stratégie de maintenance industrielle mixte et dispositif CEE
Financer des opérations de maintenance corrective
Dans le cadre d’une approche palliative, il est possible, quand l’opération entre dans le cadre des opérations standardisées du dispositif des CEE, de programmer une opération de maintenance, de manière à faire financer tout ou partie des travaux. Le remplacement d’équipements est particulièrement concerné ici.
Financer la maintenance préventive
Le dispositif des CEE permet de financer une partie de la mise en œuvre d’une approche préventive de la maintenance. En effet, la fiche IND-UT-134 couvre une partie de l’investissement dans un système de mesurage d’indicateurs de performance énergétique et de sa plateforme, essentiels pour la maintenance prédictive et conditionnelle.
Adopter une stratégie de maintenance industrielle mixte permet aux industriels de maximiser la disponibilité des équipements tout en maîtrisant les coûts et en améliorant la sécurité. Les CEE jouent un rôle clé en permettant de financer les technologies nécessaires à cette optimisation.